De l’ultra (?)

De l’ultra (?)

16 novembre 2012 20 Par julien

Beaucoup de choses semblent se bousculer en cette fin d’année de course à pied. Le blog repart, la Saintélyon arrive et 2013 est déjà dans un petit coin de la tête..
Cela fera bientôt 6 ans que je cours, et avec une vraie régularité depuis seulement 3 ans.

Tout s’est finalement enchaîné assez vite (et bien) depuis que Mag « le stéphannois » a lancé ce défi de courir un petit ultra : la saintélyon.
C’est vrai que la première année nous avons été « raisonnables » en bifurquant rapidement sur la version courte qu’est la SaintExpress ; mais la suite nous a vite fait engranger un peu plus de kilomètres, un peu plus de séances…

Aujourd’hui alors que ce qui ressemble à un sprint final (3 semaines de montée en charge, 2 d’affûtage) vers Lyon commence, j’ai du mal à prendre du recul sur l’évolution de ma pratique, son organisation, afin de continuer à progresser et définir les prochains objectifs..

Surtout que certains commencent à publier leur planning 2013 ou rédiger le CR de leur dernière course de la saison ;-)

Quelques constats simples sont là pour tenter de poser quelques bases de réflexion…

  • J’aime courir.. Mais surtout m’entraîner, de façon assez structurée, planifiée pour observer les effets de cette organisation. Cela me permet de progresser a priori assez vite (normal car je partais finalement de pas grand chose de plus qu’une sortie hebdomadaire de vtt) et aussi d’éviter les blessures (aucun arrêt à cause de ça depuis le début). Il faut dire que je profite d’un environnement vraiment propice à l’entraînement (pour quelqu’un qui habite à côté de Paris) avec les bords de Seine, le mont Valérien, la forêt de Saint Cucufa et les autres grosses forêts de l’ouest parisien qui s’y connectent en moins de 2km de bitume.
  • Les podiums ou autres places d’honneur sont bien sûr inaccessibles. Je suis loin d’être un pro ou élite. Le but est vraiment de finir le plus vite possible, et si la course est longue, d’arriver au bout dans un état pas complètement déconfit mais toujours avec un objectif de temps en tête.
  • J’aime la montagne, être dehors pour être plus précis quelle que soit la météo. Mais surtout avant cette période « running » j’étais en complètement accro à la poudre. La blanche, la fraîche, qu’on caresse à grands coups de lattes plus ou moins larges, mais toujours très aiguisées. Et les derniers bulletins météo ne font que raviver le manque…

Il n’est pas si loin le souvenir des cuisses qui brûlent après avoir avalé quasiment d’une traite le glacier de la Girose ou le Pan du rideau..
Alors route ou sentier, tous les terrains, sont bons, mais le trail a un petit côté attirant, et j’avoue quand même avoir vraiment le plus pris mon pied pendant le trop court Nivolet Revard…

Bref la route, telle que je la pratique est pour moi un excellent outil pour le trail où même si on « marche » souvent, une bonne vitesse de base est essentielle. Le plaisir est vraiment pour moi plus dans un genre d’accomplissement du travail accompli, que dans l’admiration du parcours, aussi prestigieux qu’il soit. ça reste de la ville
Alors qu’un grand nombre de coureurs se jette sur les inscriptions pour les marathons de Paris ou Berlin (40 000 dossards écoulés en 3h30…) je ne me sens pas suffisamment attiré par cette grosse « machine » et le type d’effort qu’il implique.
Et puis quitte à être joueur, je me verrais bien viser un compte rond avec un seul 3 sur cette distance. Mais ce n’est pas pour tout de suite. J’ai encore pas mal de séance de fractionné à faire pour prétendre tenter un truc comme ça ;)

Mais revenons au quotidien, l’entraînement, les courses envisagées.
Pour cette deuxième saintélyon, comme pour le Nivolet Revard, sans viser mieux qu’une position de milieu de classement, j’en suis rendu à m’entraîner parfois 6 fois par semaine avec la piscine et le vélotaf « amélioré » (par des séances de côté s’en vélo).
Et ça fait quand même pas mal d’heures passées dans Saint Cucufa où sur les bords de Seine, de matins à se lever avant l’aube pour ne pas que le sport empiète trop sur le reste, sur la vraie vie. Et aussi des soirs se coucher tôt… Pour pouvoir se lever le lendemain sans finir endormi sur son clavier en milieu de journée ;)
Il y a des aussi les dimanches matin sans grasse matinée. Pas facile de concilier soirée du samedi raisonnable, réveil à 7h et retour « tôt » pour profiter du reste de la journée avec les filles, et envie d’aller courir !

Re-bref, je ne me vois pas en faire plus ;
Surtout qu’au final je ne prépare qu’environ 7h de course, alors que le net, les magazines ou même les copains de la Runnosphère dans leur compte-rendus nous « vendent » des parcours de rêve, des paysages à vous couper le souffle aperçus après un total dépassement de soi, mais sur des distances de 80km voire plus. Beaucoup plus. Avec des temps d’effort au delà des 12 heures…

Je suis presque tenté de demander: mais comment font ils ? Et dans quel état sont ils à l’arrivée ?
L’entrée dans l’ultra est elle raisonnable ?

De mon côté, les sensations perçues dans la descente du mont Revard ou avant d’arriver à Soucieux ont été si bonnes et si brèves que j’ai envie d’aller plus loin, que ça dure plus longtemps. Mais comment y arriver « sainement » ?

J’ai pourtant très envie de petites « balades alpestres », qui font entre 80 et 100 km et je ne sais pas vraiment ce qu’il faut comme bagage pour arriver au bout. Mes 2 plus grandes courses m’ont laissé un petit gout d’inachevé dans le dépassement  ou l’expérimentation du comportement du corps humain ;)

La réflexion va donc continuer à faire son chemin tranquillement. Peut être que j’en fais trop par rapport à ce que je vise. Mais peut être que c’est nécessaire pour arriver en bonne santé avec le maximum de plaisir vers cet ultra.
Après tout Sébastien Chaigneau (et de plus en plus de monde dans le monde du trail) commence à s’opposer à cette tendance du « toujours plus » de dénivelé, de distance proposée par les organisateurs de courses, en incitant les sportifs à vraiment prendre leur temps dans leur progression.
Et on ne parle pas ici de progression en terme de vitesse ou de classement mais en terme de durée de course, de temps passé sur le terrain.
C’est pour moi la meilleure des démarches. Mais qu’il est difficile d’être patient…