GapEncimes 2016

GapEncimes 2016

21 octobre 2016 9 Par julien

Après un début d’année à manger du bitume plutôt que des cailloux, un rendez-vous loupé à Manigod avec Mag pour une sombre histoire de racine italienne, me voici de retour en montagne pour la Gapencimes et les 55km / 3000m de dénivelé de son trail Edelweiss. 

Je l’avais « choisie » après avoir vu quelques belles photos des passages sur les crêtes dans un magazine il y a 2 ou 3 ans. Et je n’ai pas été déçu. Loin de là !

Le résumé, je l’ai déjà écrit sur strava : cette course est magnifique, variée (des sous-bois, des pierriers, des passages sur les crêtes et des belles dégringolades). C’est un vrai trail de montagne, long mais pas extrême. Sur un malentendu, et parce que ma course s’est très bien passée je pourrais presque dire que c’est roulant, malgré 2 passages à 1800 et un pic à 2000 mètres d’altitude :)

Ma GapEncimes, c’est simplement :

  • 55km
  • 3000m de dénivelé
  • 8 heures de course
  • 1 kilo en 3’48 dans la dernière descente,  « cerveau débranché » à 14 de moyenne
  • 4 ravitos simples et efficaces, servis par pleins de bénévoles souriants
  • 1 copain contraint à l’abandon par son estomac
  • 15′ de marche pour atteindre la douche
  • 34 photos de ma poche, 60 plus sympa

Cette course  est un des éléments du week-end qui en comporte 5 au départ de Gap : le Trail des crêtes (25km), celui de Saint Mens (14km), une course féminine (6km), une pour les enfants et même un color-run…

Avant la course

J’ai mis pas mal de temps à me remettre du Marathon de Paris. Si la tendinite s’est rapidement faite oublier, j’ai l’impression d’avoir mis plus de 2 mois pour pouvoir de nouveau enchainer les grosses séances. Mais j’ai pris mon temps, fait du vélo, tout en essayant de rendre le plus souvent possible mes entrainements « spécifiques trail » dès le mois de juillet.

J’essaierai d’y revenir dans un autre billet, mais globalement cela veut dire que j’ai fait de la piste en myocrossmax plutôt qu’en vma pure, du seuil en forêt vallonnée et en % de fcmax plutôt qu’à plat à % de vma fixe. Le travail en endurance a été bien aidé par le temps libre des vacances pour rouler, sans oublier le travail de force sur Home Trainer et la casse de fibres en descente d’escaliers.

La semaine précédant la Gapencimes, j’étais très confiant. Je commence à bien (me) connaitre ce type d’effort, que ce soit en terme de durée ou en terme de ratio distance / dénivelé. J’ai également testé un affutage différent avec pas mal de repos à S-2 pour me « réactiver » mercredi (endurance de force) et jeudi (20×15/15) avant la course.

Je suis arrivé à Gap le samedi, accompagné de Cyril, mais sans Mag, orteil sur l’oreille ni Ben (dos bloqué). On reviendra l’année prochaine pour la balade à 4 !

Pour cette balade dans les Hautes-Alpes, le plan est de gérer l’effort dans les montées, descendre un peu vite en s’amusant dans les parties techniques, ramener des photos en guise de souvenir et prendre du plaisir :)

Pour les aspects « pratiques » Gap est plutôt bien desservie par la SNCF (malgré les 3h de retard dues à un éboulement sur les voies…) dont la gare est à 5′ du départ.

Coté logement, l’hotel ibis est idéalement situé à 3′ du départ. J’avais emporté mon gâteau sport maison à base de crème sport déj mais le petit déj était très sympa !

C’est aussi le bon endroit pour la photo traditionnelle du paquetage :

 

Il n’y a que du connu, du fiable, du testé. Sauf les Altra Lone Peak 3.0 qui n’ont que 15km au compteur, mais la course n’aura fait que confirmer le bien que je pense de ces chaussures ;)

Le Départ

Réveil à 5h… mais j’ai bien dormi. Je mange mon gâteau, un café pour chaque oeil et un oeuf pour mes cuisses. Le temps d’accrocher le dossard de travers et c’est parti. Le départ à 6h30 promet 30 bonnes minutes de nuit. ça tombe bien je n’ai pas chargé ma petite frontale… Mais elle fera l’affaire pour éviter de me mettre le pied dans un trou dans le parc de la Pépinière.

Le plan est assez simple :

  • monter tranquillement la 1ère bosse et la descente qui suit pour ne pas péter tout de suite toutes les fibres
  • gérer la partie merdique en faux plat qui suit pour attaquer la 2ième bosse un peu frais
  • commencer à courir un peu dans la descente jusqu’au ravito 3
  • monter comme je peux une nouvelle fois (à 2000m!). A partir de là l’affaire sera pliée
  • ouvrir les gaz en grand, pour ne pas louper le train de 16h14

gapencimes-profil

Le rythme du départ est assez tranquille, je papote un peu avec un sympathique finisher de l’UT4M et ses belles manchettes vertes fluos. C’est un local de l’étape, et comme souvent il est curieux de savoir comment un parisien peu s’attaquer à la montagne, avec une question qui tue : c’est ton objectif de l’année ?

Mais c’est un autre débat. Je monte à mon rythme, en surveillant le cardio pour ne pas dépasser les 155 bpm (85% fcm) que je sais pouvoir tenir 8h. La montée à la brèche de Charance n’est pas trop raide. Le soleil perce doucement et après les pluies de le veille, une superbe mer de nuages s’est formée.

Cela fait une heure que je suis parti et le spectacle est déjà à son comble ! Je prends donc le temps de ramener des souvenirs autres que les courbatures qui seront effacées 5 jours plus tard :

Mer de nuages sur la Gapencimes

 

Deux ou trois coups de bâtons plus loin, le sommet est atteint. 9km, 900m en 1h30. ça va pas mal.

Un petit sourire au photographe officiel, pliage des bâtons guidetti et c’est parti.

gapencimes-charence

Il faut maintenant descendre vers le 1er ravitaillement. Les bonnes résolutions du départ ont fait long feu et je m’échappe un peu, mais les sensations sont tellement bonnes que le frein à main se relâche un peu…

Heureusement la première pause au village de Rabou arrive vite. Je picore un peu… cacahuètes, fromage (du gras, des protéines pour les fibres) oranges et bananes pour l’anti-acidité et le sucre). Le temps de tourner un peu en rond, de faire une pause technique et mon compagnon arrive. Je le stresse un peu car cela fait plus de 5′ que je suis là, et qu’on a un train à prendre :)

Deuxième relais (12,5km – 1h50)

On attaque la partie où je craignais perdre le plus de temps, suspectant une longue portion où tu ne sais pas trop s’il faut courir ou marcher, où ça monte mais pas vraiment, où tu t’uses.

Mais ce n’est finalement pas trop le cas. Je me balade avec plaisir et une agréable sensation de facilité. La course suit un sentier à flanc de montagne avec une superbe vue sur le Pic de Bure.

gapencimes-pic-de-bure

Certains endroits demandent un peu de vigilance car la glissage serait sans arrêt jusqu’en bas. Et en bas c’est loin. Il y a même une corde tendue en guise de rambarde, et des militaires pour assurer la sécurité (le 4ème régiment de chasseurs alpins est basé à Gap)

gapencimes-sentier-a-flanc

Le parcours nous amène maintenant vers un endroit presque mythique. C’est une carte postale qui vous fera venir sur cette course : le sentier des bans, taillé à même la falaise.

C’est une belle claque ! Au delà de la sensation de courir presque dans le vide (en vrai le sentier est quand même large), la vue sur le Dévoluy est superbe. C’est aussi le début d’une section que j’ai adoré. Après une courte descente, le chemin remonte le petit Buëch en le coupant à plusieurs reprise. Et comme mes LP 3.0 ne sont pas en Neoshell, je joue à sauter de pierre en pierre pour garder les pieds au sec !

Je trottine ainsi un bon moment, grappillant au passage quelques places à reperdre plus tard pour les pauses photo. La fin de cette section presque tropicale – l’ambiance de fond de vallée au bord d’un ruisseau est assez humide – mène au 2ème ravitaillement.

Il est assez simple, mais je trouve parfaitement mon compte et continue sur ma lancée de cacahuètes / fromage / sirop pendant qu’une concurrente se « dope » pour dixit ne pas avoir mal aux genoux et continuer la course… Je ne connais pas le contexte de cette personne, mai après seulement 22km sur 55, il y a pour moi clairement un problème, de préparation, de forme ou d’état d’esprit…

Une poignée de cacahuètes, quelques morceaux de formage, des quartiers d’orange,  je ne m’attarde qu’une minute et demi. Un bref coup d’oeil en arrière pour m’assurer que Cyril n’approche pas et je repars ; alors qu’il était à peine une minute derrière…

Col de Chétive – 22km – 3h16 – mon chrono sur marathon :)

La pente se durcit dès la sortie du ravito. Il faut grimper 500m en 3km pour atteindre le col. Au fur et à mesure que défile les panneaux annonçant la direction, je cherche un jeu de mot à faire rimer avec chétive. Sans autre succès que de me faire oublier un peu l’effort de la montée…

C’est une magnifique crête qui joue ici le rôle de récompense. Clic-clac par ci, clic-clac par là, la montagne a revêtu ses magnifique couleurs automnales et je ne sais plus où donner de la tête !

gapencimes-chetive

 

La descente me secoue un peu les LonePeak avec la traversée d’un pierrier. Mais bon comme je suis mangeur de cailloux tout va bien et c’est finalement assez roulant. Le 3ème ravito n’est plus très loin. La course va pouvoir commencer…

Notre Dame du bois vert – 32km – 4h42

Il y a pas mal de monde ici. Les encouragements font du bien, même si j’essaye de ne pas trop perdre de temps. Avec l’aide d’un gentil bénévole, je bascule quelques barres des poches arrières vers celle de l’avant et repars. Un petit coup de fil à mes chéries restées à la maison fini de me booster pour attaquer 800m de dénivelé en 5km (c’est roulant ! je vous l’avais dit).

Mais sans tomber dans le coup de pompe, je trouve que je me traîne. Et puis mon Ambit qui plafonne à 600m/h confirme les sensations. Du coup je sors une barre et le téléphone pour faire quelques photos. Surtout que le sentier s’y prête plutôt bien !

Roche du Midi

 

Le parcours me fait passer à coté d’un petite cabane à 1800m qui serait parfaite pour un pic-nic, mais il reste encore 250 mètres pour atteindre la crête et passer la côte 2000.

Je pousse encore sur les bâtons et ouvre grand mes yeux. Les couleurs sont encore magnifiques et le panorama à 360° du même niveau. Difficile de savoir par où commencer. Un coup à droite, à gauche, c’est très minéral. En bas la cabane est toujours là mais c’est la ligne de crête qu’il faut suivre tant bien que mal sur un chemin plus ou moins tracé. Il n’y a plus de pente, mais courir est loin d’être évident.

gapencimes-coste-folle

 

Je m’échappe vite fait de ce paradis pour un dernier piège : une petite descente bien roulante en single suivi d’un petit coup de cul. Le bénévole – signaleur annonce 200m en 2km pour atteindre le col de Gleize. C’est encore une bonne occasion pour ramener quelques souvenir, parler de RunOnline avec marguerite et attaquer la descente finale !

 

Sprint Final

Quelques fines gouttes de pluie s’invitent pour la dernière portion. Je passe un peu de temps sur dernier ravitaillement en plaisantant avec les bénévoles et d’autre coureurs car on nous annonce qu’il reste 10 bornes et qu’on plierait bien l’affaire en 45’… Après un peu plus de 7 heures de course c’est un peu ambitieux mais la forme est encore là alors je me jette dans la descente avec le sourire :)

 

gapencimes-descente

 

Elle est vraiment roulante, sans piège et pas raide pour pouvoir bien courir. le chrono semble se stabiliser à 14 km/h Je lutte pour maintenir l’allure en fonction des changements de pente mais ça se passe pas trop mal… Jusqu’à ce que le plat me rattrape.

Ma vitesse en prend un coup mais heureusement le retour à la civilisation est assez court et le parc d’où je suis parti ce matin est là pour conclure ces 11,6km en 51′. Le speaker annonce timidement mon arrivée. La météo qui a bien changé dans la journée a poussé les supporter dans le gymnase autours du buffet. Je prends quelques minutes avant de m’y attaquer, bien assis derrière la ligne d’arrivée de cette Gapencimes. Le petit ravitaillement de fin de course ne passe pas alors je file sous la douche :)

Cette parenthèse montagnarde a été splendide, conforme à tout ce que j’attendais pour les paysages, les sentiers, l’effort. Il n’y a pas trop de monde, aucun bouchon et une bonne organisation. J’ai pris beaucoup de plaisir à tous les points de vue. Je reviendrai :)

Matos

  • Altra Lone Peak 3.0 : les même en mieux. Test complet à venir à lire ici.
  • Cuissard Kalenji Kanergy : un bon maintient, une poche derrière pour un prix « normal »
  • Bâtons Guidetti explore carbone : toujours fan de leur système de gantelet
  • Sac de trail Kalenji 9/14 avec 2 gourdes souples Hydrapak de 500mL
  • Des barres aptonia « ultra » à base de pâte de datte (index glycémique intéressants, du gras pas trop saturé, des protéine et il y a pas mal de parfums différents pour ne pas se lasser.

 

D’autres photos du trail Edelweis de cette GapEncimes 2016 sont à voir dans cette galerie dédiée.