Dans le rétro : Aravis Trail 2019

Dans le rétro : Aravis Trail 2019

28 août 2019 1 Par julien

Sans trop de transition après le Marathon de Paris, il fallait quand-même aller trainer les pompes de trail sur des sentiers un peu plus montagneux que ceux de Saint Cucufa, histoire de travailler la cuisse devenue trop tendre en vue de la CCC fin août. Entre le planning familial, celui des copains et le calendrier des courses, l’Aravis trail, dans son format intermédiaire de 49km et 3000m a vite trouvé sa place ce 22 juin 2019.

Et surtout Mag tenait vraiment à faire découvrir son quartier (le tracé passe au pied de son appart à Manigod) et se remettre en selle après son coup de froid sur la SaintéLyon.

Pour l’occasion, j’embarque aussi mon porteur d’eau habituel Guillaume, et Fabrice qui voulait vérifier qu’un trail en montagne sans sans vraie prépa, c’est sympa mais long…

Prépa trail ?

Il y a avait 10 semaines entre le marathon de Paris et celui de Thônes. C’est court. Très court. En comptant 3 bonnes semaines pour se remettre en route (les courbatures passent vite, mais il y a de la fatigue générale, de la motivation à retrouver) et 2 semaines pour faire faire du jus, on se rend vite compte que le temps disponible pour des séances spécifiques est assez restreint…

Je cale quand même 130 bornes de vélo 2 semaines après le marathon, avant d’enchainer sur 1 semaine presque blanche suite à une intoxication alimentaire. C’est pratique pour perdre 3 ou 4 kilos, mais pas vraiment durable…

Après cet épisode merdique, il me reste 7 semaines au cours desquelles je case le Grand Tour Paris et une autre sortie longue en vélo (110km) pour faire la caisse.

A pied, j’inclus quelques séances qui me semblent clé :

  • du seuil en pente (pas trop raide pour pouvoir courir) mais sans ceinture cardio depuis plus de 6 mois, ça fait un truc de moins à penser pour mieux s’écouter)
  • des répétitions de montées / descentes raides (sur 40m de D+) il m’en a fallu beaucoup pour accumuler 1000m et je sors de là avec 3 jours de courbatures… pour la bonne cause ! Et aussi pour apprendre à marcher car le trail de montagne, c’est souvent de la marche.
  • quelques rappels de vitesses (pour la foulée, la vo2max)
  • de la casse de fibre, avec par exemple 2×6′ à 17km/h en descente pour travailler le relâchement, et habituer les muscles aux contractions excentriques.

Rien de nouveau sous mon soleil. Mais les trucs en plus sont dans les petites sorties, avec des répétitions en côte de foulées bondissantes, des sauts de grenouilles et à cloche-pied. C’est franchement dur au départ, mais à mon avis très intéressant pour le travail du pied et la force des appuis.

Je teste aussi depuis quelques semaines un plan de ‘transformation totale’ avec l’appli Runtastic Results afin de renforcer la carcasse et mieux encaisser la durée de l’effort. C’est assez rapide (30 à 40′ dans mon salon), loin d’être facile, mais a priori efficace ;)

Dans la capitale de reblochon

L’Aravis trail est une petite course qui propose 5 épreuves de 20 à 65km kilomètres avec une course en duo : l’alpi-trail sur un tracé plus technique (baudrier et longe obligatoire). La Volontera (c’est le nom donné au parcours de 49km) est une belle balade dans les alpages qui ne rassemble que 250 inscrits. On ne se marchera pas sur les pieds ! Il n’y a pas de tee-shirt de finisher mais une grande bouteille de bière artisanale :)

L’événement est géré par une équipe qui semblait aussi cool et qu’efficace lors de la remise des dossards, vérification du matériel et sur le parcours.
Et surtout il y avait de la pastèque aux ravitos ! (souviens toi l’UT4M)

Top départ

Les premiers kilomètres nous font vite sortir de Thônes pour attaquer rapidement la première montée en direction du Mont Lachat. Les mollets montent en température dans les sous-bois, mais la première bosse est atteinte sans mal. Nous sommes vers 1300m et attaquons la descente tranquillement. Ce n’est pas encore le moment de casser de la fibre ;)
Le premier ravito du hameau des Villards-sur-Thônes se présente au bout de 1h45 de course. L’altimètre de la Suunto affiche 800m et jusque là, tout va bien.

Une belle bosse se présente devant nous avec environ 900m à grimper en 9km. L’idée est d’atteindre les 1713m de la montagne de Vaunessin, puis le plateau de Beauregard par le col de la Croix Fry, mais sans passer par le restaurant 5 étoiles de Marc Veyrat :(
On en profite quand même pour se faire tirer le portrait et prendre d’autres coureurs en photo avec leur téléphone, histoire que chacun revienne avec un joli souvenir du panorama sur la chaine des Aravis

Manigod, tout le monde descend !

Le parcours de cet Aravis Trail passe ensuite sous l’appartement de Mag d’où nous sommes partis 4 heures plus tôt et franchi le col de Merdassier. Nous allons nous régaler dans le KV de Manigod, mais en descente, histoire de ne pas prendre des repères sur le record de Kilian Jornet. C’est assez raide mais sympa. J’encaisse assez bien malgré les chaussure légères. Le deuxième ravitaillement du hameau de Comburce est devant nous après 4 heures de course. Guillaume est encore là, mais plus pour longtemps.

Après un petit coup de cul et une descente, il faut grimper la dernière bosse sur la montagne de Sulens. Cela se fera en 3 temps : un raidar dans les bois, des chemins en pente douce et la montée finale.
Je crois que c’est par là qu’un petit troupeau de vaches nous attend. Elles sont bien rangées en rang d’oignon et semblent mijoter quelque chose en nous dévisageant…
Et c’est en franchissant un fil, quasiment sous leur museau que je laisse trainer ma main à mi-hauteur, accrochée à mon bâton, que le piège électrique se referme et me gratifie d’une bonne châtaigne :(
Les bovidés ont du bien se marrer !
Je me vengerai avec un selfie :)

Selfie Vache !

En cette fin de matinée, il fait presque chaud et les fontaines sont nos amies pour la vie la journée. L’eau fraîche nous permet de tremper nos casquettes qui feront office de clim, etde rincer du sel qui bouche les pores, freine la transpiration.

Mag serre les dents dans la première bosse raide, mais je le lâche progressivement dans le faux plat, puis définitivement dans la montée finale. Il faut dire que j’avais un surplus d’envie, de bonnes jambes et des bras pour pousser. Je fais donc mon plus gros effort de la journée (après le réveil à 3h du matin) au passage devant le photographe officiel de la course ;)

aravis trail 2019 photo officielle

Au sommet de la montagne de Sulens la vue est magnifique. J’en profite pour faire une pause photos et vidéos. Je suis à 1839m mais en ce début d’été il fait bon. Cinq minutes s’échappent, mais il faut ramener des souvenirs qui durent plus longtemps que les courbatures !

Dernière descente

Je range mes bâtons sur mon sac et attaque la descente. Elle est assez courte avec une étape au ravitaillement de plan bois. Je mange et bois rapidement sans trop recharger mes flasques. Il ne reste que 7km alors avant de repartir je jette un oeil au sentier qui descend de la montagne (sans cheval) au cas où mon compère pointerait le bout de ses Guidetti carbone, mais sans succès. Il ne me reste plus qu’à me laisser glisser jusqu’à Thônes en suivant le Fier. C’est très roulant mais je ne force pas, préférant marcher dans les faibles remontées. Une petite cascade m’impose même une pause photo qui me coute encore une place ;)

Petite cascade sur le Fier pendant l’Aravis Trail

Je passe la ligne après 7h33′ de course à la 46ème position. C’était chouette, tout en souplesse. Je suis plutôt rassuré dans l’optique de la CCC. J’ai bien aimé ce trail de moyenne montagne. C’est très vert (incomparable avec le très minéral Trail des aiguilles rouges), assez roulant où on peut courir souvent (enfin quand ça ne monte pas. Je n’ai toujours pas 3 poumons)


Mag arrive 10′ après tout sourire, alors que Guigui a déposé son mélange pré-digéré de boisson isotonique et barres dans l’aire d’arrivée 30′ plus tôt. Beurk !
Le suivi live nous indique que Fabrice cueille encore des boutons d’or et nous laisse le temps de nous doucher et surtout de lui préparer un accueil motivant afin de l’aider à franchir la ligne arrivée…

Je glisse ici une mention spéciale au chat noir Fabrice qui perd de son aura : après des trombes d’eau la veille, une nuit et un réveil sous le tonnerre, pas une goutte de pluie en course, alors que la météo s’annonçait moisie depuis le début de la semaine :)

Notes pour plus tard

  • Les compotes endur activ c’est bien mais des gels pour les montées c’est mieux. L’expérience et les changement par rapport au TAR sont validés. (et Greg m’a conseillé de calculer un peu mieux mes besoins énergétiques. Je devais par moment manquer un peu de calories)
  • Je dois travailler vraiment plus les bras pour encore mieux pousser sur les bâtons. Avec des bandes élastiques accrochées en hauteur, à tirer ?
  • Ça répondait pas mal, sans pouvoir aller plus vite. Surtout dans les montées. Je ne sais d’ailleurs pas quoi faire pour monter plus vite en marchant dans les pentes à 15 / 25%

Matériel de trail et chiffres

Que du vieux et bien rôdé. pour une fois !

  • Mon sac kalenji 9/14 qui n’est plus commercialisé et bien usé. J’ai acheté le nouveau 15 litres pour la CCC et il a l’air aussi bien. J’apprécie notamment les poches latérales, celles le long des flasques et le côté extensible.
  • Toujours chez kalenji, le short de trail (validé en trail et sur 2 marathons de Paris) : léger, respirant, sans irritation et bourrés de pochez pratiques. (20€ pourquoi dépenser plus ?)
  • Une paire d‘Altra Supérior 3.5 : ça passe très bien sûr 50 bornes, même si pour doubler la distance fin août il faudra plus de maintient et d’amorti. Mais pour ce genre de terrain, c’est très agréable. Il faut juste ne pas les acheter trop cher car elles s’usent assez vite.
  • Mes bâtons Guidetti carbone dont j’apprécie le petit gantelet – dragonne qui fait souvent office de pare-main en cas de chute (mais pas aujourd’hui. Pour une fois…)
  • Tee-shirt Brubeck running air pro. J’aime beaucoup cette marque et les produits de qualité (fabriqués en Europe). Le test arrive presque dans la foulée. C’est un peu cher, mais il y a de vraies qualités techniques pour la thermorégulation.

Galerie photos de l’Aravis trail

Les photos officielles sont mises à disposition sur la page facebook de l’Aravis Trail. J’ai regroupé les miennes ici.