Kalenji Kiprun Comp
Il n’aura finalement été pas si simple à écrire cet avis sur la Kalenji Kiprun Comp. Déjà je les ai reçues en pleine période de prépa trail où je n’arpentais pas beaucoup le bitume.
Ensuite il faut dire que les a priori ont fait leur travail de sape depuis longtemps, et qu’après le premier footing, je n’étais pas vraiment convaincu.
Pensez-vous… Décathlon, une grande surface de sport, le roi du prix cassé bleu, et du sport loisir pas cher pour tout le monde, qui veut vendre une chaussure pour l’élite, le chasseur de chrono, le coureur de 10 kilomètres en moins de 34 minutes ! Bref, Ça ne marchera jamais ;)
Et pourtant, elle a de bons arguments :
Cette Kiprun Comp est loin d’être la première chaussure de la marque. La gamme actuelle a été développée avec l’aide de Stéphane Diagana (qui sait vraiment courir plus que 400m, avec un record au marathon largement sous les 3 heures) et Kalenji a utilisé son système d’amorti (CS) et de dynamisme (up’ bar)
Et surtout il y a le « révélateur » du haut niveau avec Banjamin Malaty et ses 2h12 au marathon de Paris. A ce niveau-là, on ne s’embête pas avec du mauvais matériel…
Mais revenons à mon modeste niveau de milieu de peloton…
Cette paire m’a été fournie dans le cadre d’un partenariat entre Kalenji et la Runnosphère. Mais elle a un prix : 79€. Pour ce niveau de gamme, c’est bien placé.
Il faut en général dépenser 100 à 120 € pour avoir un produit équivalent chez une autre marque. Mais la concurrence est rude, surtout avec le jeu des promotions, soldes, les réduc sur le modèle de l’année précédente (où souvent seule la couleur change…) et les écarts se réduisent drastiquement…
Sur le terrain, la prise en main est surprenante : malgré mon 47 (elle taille petit, cela a été confirmé par les autres testeurs de la Runnosphère), on reste à 235 grammes. C’est très léger !
Surement grâce au mesh très aéré (et du coup bien respirant et qui sèche très vite) ainsi qu’à l’EVA de la fine semelle. Le look flashy est particulier… mais ne me déplait pas. Au moins on les remarque !
Le confort est immédiat, et les lacets plats se tiennent parfaitement. La semelle dispose de petite croix qui offrent une très bonne adhérence, sur le sec bien sûr, mais aussi sur piste détrempée.
Aux premières foulées pépères par contre, c’est la déception, le drop « immense » de 12mm est très gênant pour moi qui suis habitué à 0 ou 4mm. Elle n’est pas faite pour trottiner à l’économie. Du coup ça permet de tester l’amorti du talon… que j’ai trouvé trop mou (mais gage de confort pour les écarts de foulée minimaliste…). La chaussure ne me parait pas « équilibrée » à cette allure tranquille. Ce n’est clairement pas son usage et elle vous le fait savoir.
Heureusement, j’ai pu emmener ma paire de Kiprun comp sur presque toutes mes allures d’entrainement, de 10 à 18km/h (bon ok pendant pas très longtemps pour le 18…) et c’est vraiment à partir de mes 80% de vma (13 – 13,5) qu’elle se révèle et devient agréable.
Cette pente « talon – pointe » ne donne qu’une envie : se basculer un peu sur l’avant, et accélérer franchement ! De ce côté-là, c’est parfait. Entre le poids plume et le dynamisme de la fine semelle, elle vous rend bien ce que vous lui donnez. Elle n’a pas la souplesse d’une MR00 par exemple, mais offre au pied plus de guidage, un assez bon maintien du talon et une bonne précision.
Ceci la rend aussi peut-être un peu exigeante pour accumuler les kilomètres ; mais ce n’est pas son objectif… La finesse de la semelle demandera un pied assez fort et endurant. J’avais d’ailleurs conclu ma plus longue sortie (23km) en me disant que ce ne serait pas « ma » chaussure pour mon marathon. Et pourtant j’ai l’habitude des semelles épaisses comme de la peau de . . .
Et puisqu’il faut conclure, je pense qu’il faut donner sa chance à cette Kalenji Kuprun Comp; pour ses séances de fractionné, de piste, ou pour partir à la chasse au record perso sur 10k ou semi-marathon.
Le seul reproche concerne le drop. Rabotez-moi ce talon ! 6mm maxi pour la cible de ce genre de « racer » c’est largement suffisant.
Mais j’ai aimé le poids « light », l’accroche, le confort (relatif. C’est une chaussure pour des courses sur route courtes) et le dynamisme.
Et ce sont les chaussures de mon record actuel sur 10km… Alors je suis un peu obligé de les aimer ces Kiprun Comp ! ;)
EDIT – mars 2014 – Kalenji à rafraichit sa Kiprun Comp avec un jaune fluo vraiment canon !
Bin, on n’est pas d’accord sur 2 points. J’ai trouver que l’adhérence sur sol humide pouvait laisser à désirer par moment. Et puis la question du drop. Moi, en-dessous de 8mm, ca devient tendu. 10mm me semble pas mal…
En tout cas, beau test, bien complet!
c’est pour ça qu’il faut lire les avis des blogs en plus de ceux des revues spécialisées. Plus de détails, des profils de « testeurs » variés, des positions souvent plus tranchées ;)
Un excellent complément !
Les aprioris ont la vie dure. J’ai l’impression tout de même que quelques marques commencent à sortir leur épingle du jeu, notamment Decathlon et Skechers par exemple. Qui n’étaient pas des marques réputées pour le running. C’est tant mieux, il y a de bonnes chaussures … moins chères.
Encore 2-3 versions histoire de capitaliser et on reparlera de la position du groupe decathlon dans la fabrication des chaussures de course à pied, ou de trail d’ailleurs…
d’ailleurs je serais curieux de connaitre les volumes de vente de Kalenji, surtout par rapport aux « marques A ». Et pas que pour la kiprun Ekiden à 30€ ;)
Merci pour le test mais je suis pas fan de cette marque ;-)
Pour le coup (et le coût) je trouve que le confort est surprenant pour une chaussure si light. Et en effet, quand tu la sors sur 10km sur piste ou sur route, elle a envie de te faire aller vite, très vite. J’ai aussi battu mon record sur semi avec elle. Sans le vouloir ! Je l’adore. Super prix aussi.
[…] contre vous n’y trouverez pas les Kalenji Kiprun Comp que je portais dans le cadre d’un partenariat avec la Runnosphère. Il y aura un article […]