Podium surprise au Trail de Signes
Une petite course l’avant dernier jour de vacances dans le sud ? L’occasion était trop belle et pour ne pas profiter du Trail de Signes pour remettre un dossard.
Trois parcours sont proposés le dimanche matin : Les Sentiers d’Ugolin (27km/1400m) et La Trace des Montrieux (50km/2200m), mais je me « contente » largement du petit 11km : sur les pistes de Siou Blanc, afin de retrouver un peu de vitesse (courir !) et surtout ne pas passer la journée sur les sentiers.
Le temps a vite filé depuis l’écotrail. La récup est excellente, mais l’entrainement écotrail a été assez spécifique, et bien différent de ce qui m’attend sur le plateau de Signes. Pour y arriver, je me suis remis progressivement à la vitesse, afin d’essayer de débrider tant bien que mal les jambes, habituées aux longs footing en forêt depuis des semaines.
Je passe la semaine précédent la course à Bandol, entre des chocolats de Pâques, quelques apéros et randos en famille et des séances pour constater que je ne sais plus courir dans les cailloux… Un petit déblocage du cardio sur le port et c’est parti !
Les pistes de Siou Blanc
Le départ du « petit » trail de Signes est à 17h. Après un déjeuner léger je débarque dans le village pour récupérer mon dossard. J’ai une grosse demie heure pour m’échauffer. Je ne sais pas si c’est la trouille de se mettre au carton où le stress du départ, mais mes jambes sont toutes flagadas ! Je m’applique à courir très lentement et conclue par quelques brèves accélérations. Une petite pompote chippée aux filles compense la perte de sucre liée au stress. Le cardio est déjà haut. Tant mieux car il devra monter encore dans les minutes qui viennent…
C’est une petite course, mais la place du village de Signes est bien remplie, chauffée par un beau soleil et un speaker à la langue aussi pendue que celle de mes pipelettes. Environ 200 coureurs sont placés derrière la ligne de départ avec forcément pas mal de clubs locaux, des sioux et une très bonne ambiance.
Le speaker nous libère pile à l’heure. J’ai choisi de me placer devant pour partir vite… m’amuser, et voir jusqu’où mes jambes me portent.
Les 3 premiers kilomètres goudronnés et légèrement descendants n’incitent pas à prendre un départ prudent. Ainsi lancé, l’Ambit affiche un ambitieux premier kilomètres au bout de 3’30 et un petit groupe de 5 coureurs se forme, tandis que des fusées prennent le large. J’en profite pour essayer de lever un peu le pied et trouver ma place dans ce groupe. Je me surprends même à compter le nombre de personnes devant moi pour estimer mon classement ! Pour une fois c’est facile. Mais je veux aussi essayer de garder un effort constant, trouver le bon wagon, sans forcément me laisser faire, mais en évitant si possible d’exploser en vol avant la fin…
Une belle marre nous cueille et annonce les premiers cailloux. Plein de cailloux ! Je suis dans un groupe avec une féminine, un footeux #9 dans le dos, un grand costaud et autre coureur qui se tord malheureusement 2 fois la cheville juste sous mon nez. J’ai mal pour lui. Ce n’est donc pas le moment de se mettre dans le rouge et perdre de la lucidité. Je me concentre donc un peu plus sur mes pas pour essayer de ne pas en faire de même.
Le peu de fois ou je réussi à lever la tête, les paysages offerts par le plateau de Signes et les sentiers sont plutôt jolis, le long du canal de Provence (clic pour la fiche wikipédia).
La féminine et #9 ont 50m d’avance (ils les garderont) et j’ai un peu de marge sur le gaillard quand le mur du 5ème nous cueille, nous oblige à marcher… et ça fait du bien même si le cardio ne redescend pas vraiment. J’avais complètement sous-estimé cette bosse qui heureusement ne dure pas longtemps. En plus mon gaillard me colle aux NewBalance ! On va jouer au chat et à la souris sur le plateau, où j’essaye tant bien que mal de relancer. C’est dur dur, mais ça marche ! Le parcours zigzague entre grandes pistes et petits sentiers et je suis presque seul. C’est intense, mais très agréable de fournir un effort dans ce cadre !
Dans la garrigue
Il faut maintenant redescendre vers le village. Un passage express devant les encouragements du ravito et la photographe (mais où sont les photos du trail de Signes ? ? ?), puis le sentier penche maintenant dans le bon sens. C’est assez technique et je pense plus à tenter de ne pas aller embrasser les cailloux qu’à essayer de refaire mon retard. Tant pis pour la vitesse, il s’agit déjà d’arriver en bas avec tous ses ligaments. Mon poursuivant semble avoir disparu et mes lièvres toujours à bonne distance. J’ai un peu espéré qu’ils prendraient le temps de lever le pied pour papoter afin que je puisse recoller… mais niet !
Un petit saut dans un ruisseau marque la fin des pistes de Siou Blanc et de la garrigue. Pour la première fois de ma vie de coureur, je commence à gérer ma place. Non pas que je ne coupe l’effort, mais j’essaye de maintenir les écarts…
La fin est interminable. Je scrute ma montre en espérant voir défiler les kilomètres plus rapidement. C’est peine perdue ! J’aperçois le village au loin et je sais bien que le parcours fait une boucle qu’il faut boucler. Le retour sur le bitume secoue bien et 3 semaines après l’écotrail, je paye surement un léger manque de fraîcheur dans l’interminable faux plat qui me mène à l’arrivée. A moins que ce ne soit le départ trop rapide. Mais mes pas se font moins légers et la difficulté prend le pas sur le plaisir.
Cette sensation est heureusement de courte durée, car je tombe sur mes pipelettes adorées à l’entrée dans le village, avant de franchir quelque secondes plus tard la ligne d’arrivée du trail de Signes à la 8ième place. D’ailleurs j’ai fini trop dans le dur et je n’ai même pas pris le temps de les emmener avec moi sur ces 100 derniers mètres :(
Il me faut quelques minutes pour refroidir un peu, manger quelques oranges, tucs et me réhydrater. Les jambes picotent encore alors je décide de profiter encore un peu de l’ambiance avec un un court décrassage, en prenant le parcours à rebrousse poil pour encourager les coureurs encore en prise.
Premier podium de trail
De retour sur la place, un petit galopin peaufine la récup. Je profite tranquillement de mon statut de « héros du jour » auprès de mes demoiselles en attendant le podium. Et cela d’autant plus que le jeu des classements par catégories fait que ma seconde place en tant que M1 se transforme en première place (le 1er M1 est déjà sur le podium au scratch)
C’est bien sûr à rapporter à la « densité » de la course, mais c’est toujours bon à prendre. Le vrai vainqueur met 7′ de moins que moi et « vaut » 33’30 sur 10 bornes. le 3ième est cadet et me prend plus de 2 minutes. C’est un autre monde. Mais les absents ont toujours tord ;)
Je suis surtout bien content de cette petite course à l’organisation impeccable, au parcours sympa et accessible. Mais c’est un vrai trail ! Il faut courir vite, grimper en marchant, sauter dans les cailloux en descente.
C’était aussi un décrassage en bonne et due forme après l’écotrail, qui donne surtout envie de revenir l’année prochaine pour découvrir les autres parcours où pourquoi pas « défendre le trophée » et serrer une nouvelle fois la main de Monsieur le Maire :)
Une course menée de main de maître ! Le mangeur de cailloux a dompté les cailloux sournois du sud de la France. Bravo pour ta perf et ce podium qui fait toujours bien plaisir.
Merci Fred !
C’est en effet vraiment un joli bonus cette fin de course. Je suis sûr qu’on y prend gout :)
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