Lors de ma 3ème SaintéLyon en 2013, pendant la traversée du bois d’Arfeuille, j’ai vécu un court mais marquant moment d’euphorie, en plein milieu de la nuit. C’est en grande partie pour ça que je suis revenu en 2014. Sans succès.
C’est pour cette même raison qu’en 2015 j’ai couru l’ut4m, après le marathon de Paris, l’ecotrail et la Maxirace… car ces courses ne m’avaient pas permis de vivre ce moment.
Lors de cette 65ème édition, ce moment a duré beaucoup plus longtemps. Peut-être depuis le Signal de Saint André jusqu’à Chaponost.
Trois heures de runner’s high ?
Baby, Baby, Baby, Light my way !
Après avoir été déposé juste devant la ligne de départ par un chauffeur privé (merci Framboise!), je me glisse dans le premier sas en sautant la barrière en compagnie de Mag, histoire de ne pas partir de trop loin. Il n’y a normalement pas de bouchon sur la SaintéLyon (sauf mono-trace dus aux congères en 2013)
Comme chaque année, U2 galvanise la foule de frontales, qui part sur les chapeaux de roue. On retrouve rapidement Greg le coach de trail & running (mais pas Grégo) et papotons, en nous disant que si tous ces coureurs gardent la même vitesse et intensité d’effort jusqu’à Lyon, on sera dans les profondeurs du classement… :)

A Saint Christo, les sensations sont bonnes, il doit pleuvoir… je ne me rappelle plus vraiment… le ballet des frontales est bien lancé.
Avec le parcours de cette édition « spéciale » de 81km, ce premier ravitaillement est beaucoup plus loin du départ. Nous parcourons les 18,5 kilomètres et 620m de D+ en 1h50. C’est un poil rapide, mais c’est ce qui était prévu.
Nous sommes 536èmes. En 3 minutes je traverse la tente de ravitaillement, attrape 2 tartelettes Diego pour faire comme Grégo et des Pims parce que le chocolat me fait envie.
On repart sans trainer. Tout semble aller pour le mieux même si depuis les premières bosses le niveau d’essoufflement de mon compagnon m’inquiète un peu. Nous savons tous les deux que j’ai plus « la caisse » que lui en cette fin d’année, et qu’il s’attend à devoir me lâcher à un moment, mais ce départ me semble trop rapide pour lui.
Je me garde bien de lui dire car il a pas mal d’expérience, que je ne suis pas dans sa ceinture cardio et que le garçon est solide !
Je le décroche malheureusement sans bruit et sans m’en apercevoir à la faveur d’une descente. Il faut dire qu’à chaque passage un peu exposé au vent, je me cache dans ma très efficace capuche de ma veste de trail étanche Kalenji dont le bruit des frottements sur ma tête rythme mes pas.