Test : Hoka Mafate Speed

Test : Hoka Mafate Speed

17 septembre 2015 13 Par julien

Elle a eut de la chance cette belle Hoka Mafate Speed ! Depuis qu’elle est avec moi, elle a parcouru de doux sentiers forestiers parisiens, les montagnes pyrénéennes et de durs sentiers caillouteux du sud, avec en bonus la vue sur la mer !

22 heures, 145 kilomètres (merde c’est nul comme moyenne !) et 4300m de dénivelé (ça c’est mieux) pour en avoir une idée précise. Deux sorties de 3h, des footings courts, du rythme ; Voilà les chiffres de mon test.

En image, un test de chaussure de trail , ça donne ça :

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Mais après les Rapa-Nui (je garde un excellent souvenir de leur compagnie sur la saintéLyon, mais je n’arrive plus à les mettre sans avoir une ampoule sur le dessus d’un orteil), je crois pouvoir dire que ma relation avec la marque à l’amorti oversize ne s’est pas simplifiée !

Le discours officiel la positionne comme une chaussure « à toute épreuve », très amortie, légère et durable. Une partie de ses qualités vient de la semelle en RMAT. A ce sujet, il y a chez Hoka différentes technologies d’amorti, différentes épaisseurs et formes de semelle (le meta-rocker qui joue sur le déroulé de la foulée).

Pour la Mafate Speed, ce sera donc 35mm sous le talon, 31 sous les méta pour un drop de 4 mm et une chaussure de trail pas du tout minimaliste :) Le poids officiel est de 322 g (basé sur une pointure EU 42 2/3 – beaucoup plus pour mon 47…) ce qui reste intéressant vue le volume de la chaussure.

On retrouve  un mesh (a priori solide pour l’usage que j’en ai fait) et respirant ; et comme toujours chez Hoka 2 semelles de propreté : une ortholite et une plus épaisse pour ajuster son confort et le volume disponible pour ses pieds. Je ne ferais surement pas assez de kilomètres avec pour savoir qui de la semelle ou du mesh lâchera en premier, mais ça semble solide !

Cette Speed est assez proche du pied, pas très large et munie d’une fine languette qui permet de gagner un peu de poids et de bien sentir le serrage assuré par le très pratique système « quick-lace ».

Et comme pour les rapa-nui trail « je t’aime, moi non plus » il y a eu des hauts et des bas…

C’était pas terrible

Pour moi, il y a surtout cette raideur de la semelle, pas flexible pour 2 sous. Je trouve qu’il faut vraiment lui rentrer dedans pour profiter de son dynamisme. Et pourtant je ne suis pas vraiment léger (80kg suivant ce qu’il y a dans la poche à eau!)

Du coup cette chaussure taillée pour le long, les ultras devient un peu fatigante, lourde à emmener. La conséquence de cette rigidité est que je l’ai aussi trouvée assez piégeuse pour les chevilles. Entre l’épaisseur de l’amorti et le manque de flexibilité, la proprioception en prend un coup et avec la fatigue on « tombe » de plus haut. Bref, cela faisait longtemps que je ne m’étais pas tordu la cheville. C’est revenu. 2 fois en plus…

La tige est aussi raide au niveau du collier. J’ai fait l’erreur de partir en vacances avec (seulement !) 2 paires de running. Ces grosses Hoka pour le long, et des light pour le reste (Altra Superior 2.0), le tout avec des petites chaussettes… Et je me suis très vite retrouvé avec des brûlures assez rédhibitoires sous les malléoles.

Le talon est bien maintenu et le pied bien guidé grâce à cette arrière solide, mais ça fait mal. C’est vraiment dommage et cela m’a bien refroidi alors que j’avais clairement envisagé de profiter de tout cet amorti pour les 90 bornes de l’ut4m :(

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C’était bien

On me l’avait annoncé. Elle n’a pas déçu. La Mafate Speed est une chaussure de trail pour les terrains défoncés, glissants, techniques. Et c’est vrai :)

Time to Fly en Mafate Speed

L’épaisseur de la semelle protège des chocs avec les cailloux. Les crampons et le Rmat ne laissent place à aucun dérapage, y compris sur les surfaces les plus compliquées comme les racines humides, les dalles. J’ai même profité d’une séance canyoning pour tester leur capacité à évacuer l’eau et accrocher sur les pierres au fond de la rivière…

Mafate Speed dans les cailloux

L’amorti est également au top. La semelle est plus épaisse que celle d’une Rapa-Nui. Vous serez donc tranquille pour de nombreux kilomètres. Ou du moins vos pieds ne seront peut-être pas le premier truc à lâcher sur votre prochain ultra ;)

Ces qualités n’en font donc pas une chaussure pour les trails roulants, la région parisienne. Ce serait du gâchis… Même pour les « longues »  comme la SaintéLyon ou l’écotrail (préférez la Challenger ATR)

Mais même si sur les terrains que j’ai pratiqué et à mon niveau j’ai du mal à juger cette chaussure, à trouver mes marques, en montagne ou sur des terrains très techniques, elle sera comme un poisson dans l’eau. Elle a même été aperçue sur le podium du Tor des Géants…

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