Trail des Cabornis 2013 : récit

Trail des Cabornis 2013 : récit

18 mars 2013 25 Par julien

Dimanche 10 mars, 9h. Après un bref échauffement, je suis en place avec Mag à quelques mètres de la ligne de départ de la 10ième édition du trail des Cabornis, à Chasselay dans les monts d’Or au dessus de Lyon.

Ce trail propose 3 distances : un 10 kilomètres (D+ 500m) et un 25  / 40 (1200m / 2200), et un plateau rempli de stars (Céline Lafaye, Cathy Dubois, Julien Chorier, Tom Lorblanchet et Arthur Baldur). Bref, c’est pas gagné pour mon top 10 !

La version « courte » part à 9h30 mais le 25 (qui en faisait 22 à l’inscription, 26 la semaine avant la course et 27 le jour J…) et le 40 partagent le départ et une bonne partie du parcours avant de se séparer au ravitaillement au 17ième kilomètre. Le parcours change tous les ans et est gardé secret par l’organisation. C’est donc le matin même que l’on découvre le profil façon « montagnes russes ». Comme on s’en doutait un peu, ça va monter et descendre tout le temps, sans un instant de répis, et avec quelques passages un peu « piquants » (cf. ce segment strava : 1km à 15%). On passera par le Mont Thoux, le mont Verdun… les villages typiques des Mont d’or et les vignes. Le parcours est vraiment superbe, avec de beaux points de vue, des sentiers pas trop techniques mais pas trop roulant non plus.

cabornis-profil

A la différence de la semaine dernière, je n’ai pas vraiment de pression. Le premier objectif de ma « saison » est derrière moi et je suis là pour prendre un max de plaisir dans les sentiers, mais pour y aller à fond tout de même ;)

cabornis-depart Mag à l’air moyennement serein sur la photo… Deux autres potes sont là : Fabrice que l’on a récupéré un peu plus tôt ce matin, est un peu plus loin à attendre son tour (pour prendre son pied sur le 10k) et L’ami Ricoré qui attend surement planqué quelque dans le peloton pour prendre sa claque sur le 40). Il y a aussi Jean-Charles en local de l’étape qui reprend prudemment le trail après le ski de rando cet hiver et avant la maxi-race en relais début mai.

 

Pan !

C’est parti pour un petit tour dans les rues de Chasselay. On est déjà en faux plat quand une mobylette me tape dans l’R : c’est Michaël, pas entraîné, pas sur de pouvoir boucler le 40 qui nous rattrape déjà motivé comme jamais. On attrape sa roue mais il semble déjà bien rapide.

Pourtant j’ai bien l’impression que notre départ n’est pas tellement lent ; peut-être même pas tellement raisonnable. Le cardio boosté par le stress du départ et l’allure est déjà sur un bon 90% (il ne descendra pas vraiment…) et je ne suis vraiment pas confiant sur ma capacité à tenir ce niveau d’effort sur la distance. Mais c’est ma première expérience sur un trail court ; et ça passe ou ça casse ;)

Les chemins sont vraiment sympa dans les vignes. C’est assez large pour permettre aux 1400 participants de trouver leur place et leur rythme dans un terrain bien gras. Sur un passage bien raide, l’organisation a même installé des cordes fixes sur les arbres pour nous permettre de monter. C’est pratique pour reposer les jambes en tirant sur les bras ;)

Cinq kilomètres de course, après une petite relance sur le plat je fais chauffer les crampons et tire une cartouche dans la première vraie descente. Je dépasse pas mal de monde, mais arrivé en bas, plus de Mag. Je temporise un peu et profite du sentier en lacet qui permet de voir la file de coureur derrière moi, mais Bertrand n’arrive pas. On ne se reverra qu’à l’arrivée…

Comme prévu, c’est un bel enchaînement de montées et de belle descentes. La boue et les cailloux sont de la partie mais ça reste parfait, surtout que le soleil chauffe bien l’atmosphère. Je ne suis pas très efficace dans les montées, mais c’était prévu après avoir consacré mes 2 premiers mois de l’année à la prépa « route ». Heureusement l’allure 10k est encore bien dans mes jambes, et surement bien aidé par un petit effet de surcompensation après la course de dimanche dernier, je reprend pas mal de monde dès que le terrain se met à pencher dans le bon sens !

C’est vers la 14ième kilo que je tombe en panne d’essence. Je n’ai pas voulu m’embarrasser de mon sac à eau pour cette course « courte » et voyage léger avec un simple porte-bidon de 500mL. Je laisse quelques gouttes au fond pour commencer à dissoudre mes powertabs. Quand elle est possible, cette petite anticipation permet de limiter un peu l’effet « pschitt » ! Sauf que le ravito est plus loin que prévu. Le soleil plombe et l’apéro n’est servit qu’au 17ième, en haut d’un montée (où se fait la séparation des parcours)

Je me jette sur une bouteille d’eau, les pates de fruits, les amandes cacahouètes et le chocolat, mais évite le saucisson cette fois-ci. Trop long à manger ;)

Le temps de boire un dernier verre d’eau, j’aperçois la tête d’endive de Lamiricoré, fendue d’un grand sourire et qui fait tout ce qu’il peut pour m’entraîner avec lui sur le grand parcours ! J’ai de très bonnes sensations et la distance ne me parait pas insurmontable. Je suis quand même bien étonné de le trouver là, hyper frais. Pour un gars pas préparé, il est monté bien vite ! Alors sa proposition est tentante, surtout après le final de la SaintéLyon. Remettre ça pourrait être sympa. Mais ce ne serait pas raisonnable compte tenu de ma préparation, et je suis bien concentré sur ma course avec envie d’en découdre encore un peu avec les cailloux du coin…

On se sépare donc là en se souhaitant bonne chance. Je regrette juste de ne pas avoir pensé à sortir mon mobile pour immortaliser l’instant :(

La sortie du ravito me conduit au sommet du Mont Thoux, au pied de l’énorme radar militaire qui surveille la région lyonnaise (et surement plus loin…) Je ne le sais pas encore mais je vais m’offrir 3 bons kilomètres en solo dans la descente, tout en single track. ça tournicote entre les arbres, saute des cailloux en cailloux et file à plus de 15 au moindre bout de droit. Trop habitué à voir du monde en course, j’ai même du faire attention au balisage poiur ne pas louper un embranchement. Mais qu’est ce que c’était Top !

Malheureusement le plaisir est de trop courte durée. Arrivé en bas, un mur escalier se dresse pour remonter au niveau de l’église de Poleymieux. Il y a un peu de monde. J’ai un peu de mal à doubler. L’étroitesse du chemin ou la fin des cuisses ? L’enchaînement n’est pas évident mais ça repart quand même !

Le cardio arrive encore à bien monter dans les tours quand je peux relancer, alors j’en profite. Surtout que je sais que la fin est proche. Un superbe bain de boue nous a été réservé. Je trace tout droit en essayant surtout de ne pas y laisser une chaussure. Le village de Chasselay est déjà là. Je garde un bon rythme sans me mettre dans le rouge. J’ai pris beaucoup de plaisir et je ne suis pas à une ou deux places près.

Jean-Charles qui a déjà bouclé le 10k est là pour les derniers encouragements. Un bonne tape dans la main et l’arche approche ; je la franchie tranquillement après 2h50″ de course (lien garmin connect) à la 93ième place (599 arrivants). Je ne peux que recommander vivement cette course. L’organisation est sans faille, le ravitaillement excellent (du sucré, du salé) et le parcours très varié, mélangeant chemins larges dans les vignes pour éviter les bouchons du départ, et jolis single-track où je me serais bien vu en vtt ;)

cabornis-boue

crédit photo Endurance Mag http://www.endurance-mag.com/actus/trail/les-cabornis-2013-en-16-photos/

crédit photo Endurance Mag
http://www.endurance-mag.com/actus/trail/les-cabornis-2013-en-16-photos/