De l’ultra (?)
Beaucoup de choses semblent se bousculer en cette fin d’année de course à pied. Le blog repart, la Saintélyon arrive et 2013 est déjà dans un petit coin de la tête..
Cela fera bientôt 6 ans que je cours, et avec une vraie régularité depuis seulement 3 ans.
Tout s’est finalement enchaîné assez vite (et bien) depuis que Mag « le stéphannois » a lancé ce défi de courir un petit ultra : la saintélyon.
C’est vrai que la première année nous avons été « raisonnables » en bifurquant rapidement sur la version courte qu’est la SaintExpress ; mais la suite nous a vite fait engranger un peu plus de kilomètres, un peu plus de séances…
Aujourd’hui alors que ce qui ressemble à un sprint final (3 semaines de montée en charge, 2 d’affûtage) vers Lyon commence, j’ai du mal à prendre du recul sur l’évolution de ma pratique, son organisation, afin de continuer à progresser et définir les prochains objectifs..
Surtout que certains commencent à publier leur planning 2013 ou rédiger le CR de leur dernière course de la saison ;-)
Quelques constats simples sont là pour tenter de poser quelques bases de réflexion…
- J’aime courir.. Mais surtout m’entraîner, de façon assez structurée, planifiée pour observer les effets de cette organisation. Cela me permet de progresser a priori assez vite (normal car je partais finalement de pas grand chose de plus qu’une sortie hebdomadaire de vtt) et aussi d’éviter les blessures (aucun arrêt à cause de ça depuis le début). Il faut dire que je profite d’un environnement vraiment propice à l’entraînement (pour quelqu’un qui habite à côté de Paris) avec les bords de Seine, le mont Valérien, la forêt de Saint Cucufa et les autres grosses forêts de l’ouest parisien qui s’y connectent en moins de 2km de bitume.
- Les podiums ou autres places d’honneur sont bien sûr inaccessibles. Je suis loin d’être un pro ou élite. Le but est vraiment de finir le plus vite possible, et si la course est longue, d’arriver au bout dans un état pas complètement déconfit mais toujours avec un objectif de temps en tête.
- J’aime la montagne, être dehors pour être plus précis quelle que soit la météo. Mais surtout avant cette période « running » j’étais en complètement accro à la poudre. La blanche, la fraîche, qu’on caresse à grands coups de lattes plus ou moins larges, mais toujours très aiguisées. Et les derniers bulletins météo ne font que raviver le manque…
Il n’est pas si loin le souvenir des cuisses qui brûlent après avoir avalé quasiment d’une traite le glacier de la Girose ou le Pan du rideau..
Alors route ou sentier, tous les terrains, sont bons, mais le trail a un petit côté attirant, et j’avoue quand même avoir vraiment le plus pris mon pied pendant le trop court Nivolet Revard…
Bref la route, telle que je la pratique est pour moi un excellent outil pour le trail où même si on « marche » souvent, une bonne vitesse de base est essentielle. Le plaisir est vraiment pour moi plus dans un genre d’accomplissement du travail accompli, que dans l’admiration du parcours, aussi prestigieux qu’il soit. ça reste de la ville
Alors qu’un grand nombre de coureurs se jette sur les inscriptions pour les marathons de Paris ou Berlin (40 000 dossards écoulés en 3h30…) je ne me sens pas suffisamment attiré par cette grosse « machine » et le type d’effort qu’il implique.
Et puis quitte à être joueur, je me verrais bien viser un compte rond avec un seul 3 sur cette distance. Mais ce n’est pas pour tout de suite. J’ai encore pas mal de séance de fractionné à faire pour prétendre tenter un truc comme ça ;)
Mais revenons au quotidien, l’entraînement, les courses envisagées.
Pour cette deuxième saintélyon, comme pour le Nivolet Revard, sans viser mieux qu’une position de milieu de classement, j’en suis rendu à m’entraîner parfois 6 fois par semaine avec la piscine et le vélotaf « amélioré » (par des séances de côté s’en vélo).
Et ça fait quand même pas mal d’heures passées dans Saint Cucufa où sur les bords de Seine, de matins à se lever avant l’aube pour ne pas que le sport empiète trop sur le reste, sur la vraie vie. Et aussi des soirs se coucher tôt… Pour pouvoir se lever le lendemain sans finir endormi sur son clavier en milieu de journée ;)
Il y a des aussi les dimanches matin sans grasse matinée. Pas facile de concilier soirée du samedi raisonnable, réveil à 7h et retour « tôt » pour profiter du reste de la journée avec les filles, et envie d’aller courir !
Re-bref, je ne me vois pas en faire plus ;
Surtout qu’au final je ne prépare qu’environ 7h de course, alors que le net, les magazines ou même les copains de la Runnosphère dans leur compte-rendus nous « vendent » des parcours de rêve, des paysages à vous couper le souffle aperçus après un total dépassement de soi, mais sur des distances de 80km voire plus. Beaucoup plus. Avec des temps d’effort au delà des 12 heures…
Je suis presque tenté de demander: mais comment font ils ? Et dans quel état sont ils à l’arrivée ?
L’entrée dans l’ultra est elle raisonnable ?
De mon côté, les sensations perçues dans la descente du mont Revard ou avant d’arriver à Soucieux ont été si bonnes et si brèves que j’ai envie d’aller plus loin, que ça dure plus longtemps. Mais comment y arriver « sainement » ?
J’ai pourtant très envie de petites « balades alpestres », qui font entre 80 et 100 km et je ne sais pas vraiment ce qu’il faut comme bagage pour arriver au bout. Mes 2 plus grandes courses m’ont laissé un petit gout d’inachevé dans le dépassement ou l’expérimentation du comportement du corps humain ;)
La réflexion va donc continuer à faire son chemin tranquillement. Peut être que j’en fais trop par rapport à ce que je vise. Mais peut être que c’est nécessaire pour arriver en bonne santé avec le maximum de plaisir vers cet ultra.
Après tout Sébastien Chaigneau (et de plus en plus de monde dans le monde du trail) commence à s’opposer à cette tendance du « toujours plus » de dénivelé, de distance proposée par les organisateurs de courses, en incitant les sportifs à vraiment prendre leur temps dans leur progression.
Et on ne parle pas ici de progression en terme de vitesse ou de classement mais en terme de durée de course, de temps passé sur le terrain.
C’est pour moi la meilleure des démarches. Mais qu’il est difficile d’être patient…
Belle analyse de ton rapport à la course a pied.
Pour l’Utra, tu aura tout le temps d’y penser dans la nuit du 1er au 2 décembre ;)
Moi aussi..A mon niveau, je me demande comment on peut courir plus de 2h, et je suis admiratif de ceux qui comme toi participe a des Nivolet-Revard, ou Saintélyon.
Et on veux tous quelque soit notre niveau, courir » toujours plus vite, toujours plus haut, toujours plus fort!! »
Au faites…Tu resignes en 2013 pour Voglans?
Il suffit de prendre son temps et d’être progressif. Je suis sur que tu y arriveras à faire ces fichues 2h en courant avec du plaisir.
Pour le Nivolet, je ne sais pas. C’est vraiment un joli trail « avec vue » et pas mal de petits sentiers, mais j’aimerais aussi découvrir autre chose…
Sympa ton petit billet réflexion, Quel que soit ton choix, bonne continuation, ta passion, la façon que tu la vis, est communicative.
Sportivement (j’y arrive des fois ;) )
Lo
sportivement, et à mon avis même plus que tu ne laisses paraitre même ;)
Belle réflexion, c’est vrai que l’ultra est « attirant » mais demande quand même un investissement important en terme de temps disponible pour l’entrainement ce qui n’est pas possible pour moi actuellement
il ne faut pas faire une fixation non plus. Et on a toujours différentes « périodes » dans ses activités !
Salut juju,
no stress tu en fais deja largement pour courir … l’UTMB !!!
En effet, lors de mes 110km du Verbier ou 115km de l’Endurance Trail des Templiers je n’ai jamais couru plus de 70-75km par semaine c’était même plutôt 60-65km … je compte continuer sur ce rythme pour boucler honorablement le tour du mont Blanc en 2013 ;)
J’ai pas plus le temps et j’aime l’ULtra mais ce n’est pas pour ça que je finis fracassé dans un ravin ou à l’agonie à l’arrivée (enfin pas souvent !!)…
Sur qu’avec ce rythme je ne gagnerais pas le TTN long mais bon faut se faire plaisir comme on le peut ;)
@ bientôt
j’en suis de plus en plus convaincu. Même si l’utmb n’est pas dans mes tablettes pour le moment. (mais malheureusement sur celles de mon pote Mag :) )
Tant pis pour le podium en effet !
Même si je n’ai pas les même distances que L’aimricoré à mon actif, je pense comme lui. Ta prépa STL, c’est du lourd, même si tu veux franchir un cap dans la longueur des courses, je pense que ça restera une très bonne base. Inutile d’aligner des semaines à 100 bornes pour être finisher. Mes plus grosses semaines ont été de 75-80Km pour les 100Km de Millau, mais la plupart tournaient autours de 60-70…
Belle réflexion en tout cas
ah ah Millau !
J’ai lu un chouette CR il y a peu.
http://ultrapoesie.over-blog.com/article-millau-2012-100-bornes-pluvieux-110788686.html
j’ai failli m’inscrire dans la foulée…
Même avis que les copains, mes plus grosses semaines pour la CCC tounaient autour de 80 à 90km à pied, je n’ai pas fini fracassé, tant qu’on adapte sa vitesse de course à son entrainement ça passe.
Le 98km de l’Ardechois ne te tente pas, je vais peut être bifurquer sur cette distance :)
Merci David,
je crois que je m’en sors pas mal en « gestion ». Enfin sur le long car sur le court je joue trop avec le feu…
L’ardéchois j’ai vu la vidéo et c’est tentant, mais ils ne parlent pas de crême de marrons aux ravito et 98km ça me parait gros. J’aimerais bien faire une « étape » en 2013 avec un trail presque court entre 40 et 50 et un plus long (vers 10h de course) avant de « grimper » encore ;)
Je ne suis pas pressé !
Un sympathique billet qui incite à la réflexion. Tu fais bien de rester lucide quand aux choix à faire. Mais avec l’entraînement que tu as pas de souci.
La STL te servira probablement de tremplin vers de l’ultra.
Et apparemment pas besoin d’entraînement de folie. Bon ceux qui ont laissé des commentaires ont tout de même une bonne vitesse de base !! Et de mémoire, il me semble que tu es pas mal également !! ;-)
Merci Maya. J’essaye d’être patient…
La STL c’est un petit ultra. une course vraiment à part. Plus un grand cross en fait avec la belle particularité d’être de nuit. C’était déjà mon tremplin l’année dernière ;)
En fait il y a tellement de paramètres que j’aimerais intégrer dans mes entrainements (vma, seuil, côtes, ppg, sorties longues, entrainement croisé) pour me lancer tranquillement dans des longues courses que c’est pour ça que je me pose des questions!
[…] Pour prendre du plaisir il faut rentrer dans son cercle vertueux qui me semble bien adapté à l’ultra… Patience <-> Amis <-> Mental SaintéLyon 2012 : l’arrivée dans le palais […]
[…] finalement tout écrit. Mais il faudra patienter. J’ai aussi relu ce vieux billet : de l’ultra. Mais je ne vous cache pas que cette Maxirace me laisse un peu sur ma faim. Les sensations […]
J’ai pris pas mal de plaisir à relire cet article.
De ce qu’il en resort, et de ce que je connais de toi, c’est que tu es hyper carré dans tout ce que tu fais, et surtout dans la préparation d’un objectif sportif… bien le contraire de moi, qui fait les choses pour le fun et le dépassement.
De l’autre côté, en lisant les commentaires, j’ignore comment vous faites pour courir autant chaque semaine… On peut faire de grandes courses sans se ruiner à l’entrainement. Le tout est de varier les plaisirs et de garder un niveau d’activité élevé autour de 5 à 7 h / semaines. Enfin je crois…
ah ah mais je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas préparer une course de manière carrée sans que ce soit pour le fun et le dépassement…
Et pour faire des bornes en 5h, il suffit de courir sur du plat. 12km/h contre 8 ou 9 en montagne ça change tout !
(mais bon 5h ? sérieusement ? :) )
De l’eau a bien coulé sous les ponts depuis cet article.
En me posant les mêmes questions je ne sais pas aujourd’hui si j’aurais toutes les réponses.
Avec « l’expérience » et le recul que j’ai aujourd’hui, il s’avère que je continu de progresser sans augmenter ma charge d’entraînement. Mes sorties sont plus structurées et surtout beaucoup plus dures. Ça a l’air de fonctionner, pas de blessure, pas de lassitude.
J’aimerais évidement pourvoir faire plus mais, comme toi, ma vie pro et perso m’en empêche. Au final j’y trouve un équilibre. C’est peut-être ça le bonheur :)
C’est clair !
Mais le chemin ne me déplaît pas finalement. Je crois que mon équilibre se situe quelque part entre le bitume et les cailloux, pour le gout de l’effort. Sur la piste, en vélo, en montagne ;)
[…pas de blessure, pas de lassitude…]
ça fait un peu « vieux briscard » comme réflexion. Du genre de celle que t’as pas envie de prononcer parce qu’il faut toujours aller plus loin, plus vite, plus haut.
Mais finalement c’est déjà beaucoup !
J’ai l’impression que de nombreux coureurs viennent au trail après avoir atteint un plafond sur route. Mais quand tu as quasiment commencé par le trail, est-ce que tu vas forcément vers l’ultra ?
Pas sur… Je vais d’ailleurs surement faire plus de route pour essayer de trouver mon propre plafond ;)
Et j’aime bien aussi ton histoire de séances dures. J’ai lu je ne sais plus où qu’on ne devient pas forcément meilleur avec l’entrainement, mais qu’on apprend surtout à mieux supporter les douleurs, la difficulté de l’effort. Peut-être pour mieux en profiter ?