SaintéLyon 2012 : récit

SaintéLyon 2012 : récit

10 décembre 2012 37 Par julien

Pour la 59ième fois le premier week-end de décembre, c’est parti pour une nouvelle SaintéLyon !

C’est ma deuxième participation. Après d’assez bonnes conditions en 2011 et un superbe snowtrail pendant la  SaintExpress en 2010. Voici donc mon récit. Je reviendrai avec d’autres billets sur les parties techniques : le matériel, l’entrainement… bref, les chiffres !

Pour le moment, je saute donc directement au départ, où je me retrouve moyennement placé dans le sas « 7h-9h », en compagnie de mes habituels compères Bertrand (Bert’), Bertrand (Mag), et Bertrand Franck (Running Solidaire), et son genou en mousse.

Tels des pingouins, on se tient au chaud le temps de passer la ligne, presque en marchant. La SaintéLyon est une course populaire et la « masse » (peut-être 10 000 coureurs) est bien présente aux abords de Geoffroy Guichard.

Le plan de bataille a été fait, imprimé et au sec dans son ziplock à portée de main. Dès le départ on va se mettre dans le tempo prévu un peu sous les 11km/h. La SaintéLyon est une course longue où un départ trop rapide se paye cash quand la course commence vraiment (à Saint Genoux!) mais le retard peut vite devenir impossible à rattraper si on s’est fixé un objectif de temps…

Nous avons fait mine d’ignorer les photos de neige publiées la semaine précédent la course alors nous traçons sur le bitume Stéphanois. Mais au premier sentier, c’est une belle plaque de verglas qui nous accueille et nous met franchement dans la course. La neige est aussi vite là pour magnifier le paysage et on attaque les choses sérieuses.

Je fais régulièrement l’appel en criant les prénoms de mes compagnons pour éviter de perdre quelqu’un en route…

Cela sera aussi l’occasion de retrouver Grego, qui a reconnu ma voix alors que je passais à ses cotés sans m’en apercevoir ! Le temps de prendre la température (de la pipette!), nous le laissons continuer à son rythme légèrement inférieur au notre. Il a fait parler son expérience de rhônalpin et finira bien en 9h.

Un peu plus loin c’est un autre Blog’Runner que nous rattrapons, et pas le plus triste : Michaël, alias L’Ami Ricoré en personne !

Lui aussi fait la course avec un groupe d’amis. Mais les jeunes fous inexpérimentés sont partis bien vite pour lui qui préfère jouer la carte de la prudence (surtout quand le terrain est glissant…). On l’embarque quand même avec nous ; et je rajoute son prénom à ma liste d’appel ;)

Au fil de la montée vers Saint Christo, puis Sainte Catherine, la couche de neige s’épaissie. Honnêtement je ne suis plus tellement sûr des mes souvenirs de la partie « haute » de la course. Elle est la plus dure pour moi. Il y a pas mal de neige. Le froid est intense, le vent tente de nous transpercer, gèle mes mains à tour de rôle et glace le contenu de mes bidons, ce qui n’arrange pas mon ventre…

Cette partie sera aussi la plus silencieuse. Tout le monde souffre en silence en attendant de descendre dans les bois pour espérer quelques degrés de plus. Le vent a aussi crée de grosses congères, et il n’y a qu’une trace qui passe au travers !

C’est pas pire que sur le périph parisien, mais ça coince un peu et il n’y a pas vraiment de solution. On a bien tenté quelques dépassements, mais dans 40cm de neige… Et il était beaucoup trop tôt dans la course pour gaspiller ses forces pour gagner quelques secondes. La course est encore longue, surtout que mes sensations baissent aussi vite que les températures, surement proches des -5°C.

Mais devant c’est Mag et Michaël qui donnent le rythme, et il est hors de question de baisser les bras. Pour la course, pour l’entrainement,  pour les copains…

Le ravitaillement de Sainte Catherine arrive finalement vite. Comme à chaque point de passage, on sort de la nuit pour entrer dans la lumière, l’effervescence et la chaleur de la tente. On est en début de course, alors avec Mag, on met un peu la pression pour faire vite et du coup on secoue un peu trop Franck qui voulait (re)poser son genou… Mais il va bien s’accrocher !

On avale assez vite la côte qui suit pour attaquer le (trop) fameux Bois d’Arfeuille. Un coureur est assis au milieu du chemin, soutenu par 2 autres nous indiquant une plaque de verglas… S’en est surement fini pour lui. Notre petite caravane continue d’avancer, pas très vite à cause du terrain piègeux formé par des cailloux transformés en savonnettes par le froid, la boue et la neige. Le chrono s’envole définitivement, mais il flotte comme un air de plaisir sur cette nuit…

A saint Genoux, Franck ne répond plus à l’appel. On l’a perdu sans s’en apercevoir et l’aventure continue à 4 avec les Bert, Mag et l’ami du petit déj.

La nuit est claire et magnifique. C’est un très beau moment de course que l’on s’offre là. Outre le ballet incessant des frontales, Michaël ne peut pas s’empêcher de faire le spectacle, et se met les 4 fers en l’air à la moindre plaque de glace. Pas de bobos ; l’ambiance est franchement à la rigolade. Bert en fait de même, Mag plonge dans une flaque et je poserais aussi franchement les 2 mains dans la boue un peu plus loin…

Les montagnes russes s’enchainnent bien. Même si on ne descend pas aussi vite que prévu, je prends pas mal de plaisir à doubler d’autres concurrents, quitte à attendre mes amis en bas. Il en sera ainsi pour la nouvelle portion du « bois de la Dame » ; un grand toboggan assez large, suivi d’un petit coup de cul. Rien de terrible ;)

Petit changement de piles à Soucieux pour Mag, quelques verres de coca, du saucisson et on repart. Mais malheureusement sans Bert qui s’est laissé décroché un peu avant le ravitaillement. Cela faisait quelques kilomètres qu’il se plaignait de boules dans les mollets. La sportenine périmée de Michaël n’aura pas suffit, mais il tiendra bon et passera la ligne en 8h24 !

Ensuite on tombe dans le Garon, avec au passage, une coureuse emballée et grelottant dans sa couverture de survie, cheville en vrac en attendant les secours… On commence à sentir l’écurie (dans tous les sens du terme…) pour une fin de parcours très urbaine. Seule la traversée du parc de Chaponost (coucou Carine!) nous permet de prendre quelques bains de boue.

Depuis quelques heures nous avons bien sûr tiré un trait sur le chrono, même si j’ai un peu tenté de pousser mes pipelettes de camarades pour accrocher les 8h…

Mais nous avons vraiment tous les trois la tête ailleurs. Et du coup on en oublie nos jambes qui tournent encore bien, accrochant un bon 11km/h au moindre bout de plat. Il n’y a que Michaël qui tentera à maintes reprises de nous fausser compagnie…

« bon les gars c’était bien sympa, mais au prochain ravito je vous laisse partir et fini en alternant marche et course »

Mais « little mental » ne passera pas par la saintéLyon cette année ! On est maintenant certains de finir cette SaintéLyon 2012, dans la joie et la bonne humeur !

Je vous passe le final sur les quais, les travaux de « confluence ». Il n’y a que les photographes pour mettre un peu d’ambiance et c’est bras dessus, bras dessous que l’on fonce vers Gerland.

Mag en profite une dernière fois pour faire le pitre, L’ami Ricoré retrouve son photographe officiel et le speaker annonce notre arrivée.

Une bien belle aventure prend fin. Encore une fois la course est passée bien vite pour moi. Même pas le temps de récupérer que Bert’ arrive quelques minutes après en ayant tout donné !

On peut se féliciter car on a tous fait une super course, en prenant du plaisir, en partageant chaque instant…

Merci à tous, et bravo !

Au final, beaucoup de choses s’écrivent sur la SaintéLyon. Mais il faut toujours l’appréhender avec du respect et ne pas oublier qu’il faut courir ces 70km. Elle est donc longue ; mais passe vite, rythmée par ses changements de terrains, la chaleur et les lumières des ravitaillements. Pour prendre du plaisir il faut rentrer dans son cercle vertueux qui me semble bien assez adapté à l’ultra… Patience <-> Amis <-> Mental

SaintéLyon 2012 : l'arrivée
SaintéLyon 2012 : l’arrivée dans le palais des sport à Lyon
saintélyon 2012 : les finishers
Saintélyon 2012 : les finishers Bert, Mag et moi ;)