[CR] Trail des Aiguilles Rouges

[CR] Trail des Aiguilles Rouges

29 novembre 2018 6 Par julien

TAR 2018 Chamonix – Les Houches

Bon le voici finalement, le récit du Trail des Aiguilles Rouges 2018 ! Cette balade alpine automnale était prévue d’assez longue date avec les sportifs du dimanche (cf. ekiden pour la définition…) et même quasiment dans la foulée de la GapEncimes. Les couleurs de cette saison sont trop belles pour ne pas faire de course à ce moment de la saison !


Pour ce trail à Chamonix, Mag et Guillaume sont les seuls à ne pas avoir trouvé d’excuse valable pour ne pas venir jouer dans les sentiers.
De mon côté, j’avais en plus déjà eu un aperçu de la région en passant lors du Trail du tour des Fiz, et l’envie de découvrir la capitale du trail un jour de course m’attirait un peu également (spoiler : avec un départ à 4h et une arrivée aux Houches, j’ai pas vu grand chose…)

Entrainement Trail ?

La prépa a été « souple » avec des vacances studieuses et un travail de VMA une fois le marathon digéré, puis de la forêt, mais pas de montagne à part la reco de l’Echappée Belle fin juin.

Autant dire que les quadris n’étaient pas du tout prêts à encaisser des paquets de 1000m de dénivelé négatif…


Ils étaient plus parés pour les montées (c’est plus facile, surtout dans ma région) et j’ai quand même casé 2 jolis blocs « seuil + vo2max + force » pour optimiser les sorties longues qui ne l’ont pas vraiment été ;)
N’hésitez pas à venir sur Strava pour causer de ce sujet, ou à laisser un commentaire ici.

4h du matin, Chamonix s’éveille ?

Le repas de la veille a été classique (pour nous!) avec un resto japonais pour faire le plein de glucides et de protéines (qui mange du japonnais, envoie du poney!)
Mag s’est changé au moins 12 fois avant de trouver la tenue qui court vite…
Pour cette courte nuit sur place, nous avions réservé une chambre à l’hôtel « Le Chamonix » que je recommande pour son accueil très sympathique et arrangeant malgré notre horaire de départ).
C’était tellement sympa qu’on est même parti sans payer le solde de la réservation ! (et heureusement rattrapé par email le lundi ;)

Ambiance chamoniarde

L’autre point positif de l’hôtel,  c’est son emplacement littéralement « sur » la ligne de départ comme en témoigne cette magnifique photo prise… dans les WC de la chambre !

A peine endormi, c’est déjà parti avec un réveil qui sonne à 2h50… J’avale ma crème sport déj, un thé et barre protéinée pour anticiper la case musculaire. Tout ça se digère assez vite, et ne pose aucun problème sur les heures qui suivent.
Je prends place dans le peloton avec mes comparses, prêt à attaquer les aiguilles rouges.

Chamonix -> Les Houches

La première montée se fait sur un bon rythme, sur des chemins a priori pas très jolis, assez larges. Mais comme il fait nuit c’est très bien comme ça. Il y à 1200m à grimper (segment strava) en un peu plus de 9 kilomètres en direction du Lac Blanc. Le parcours ne passe pas au bord du lac mais repars en direction de Planpraz en longeant les cols. C’est cet endroit que Guillaume a choisi pour arrêter de lever les pieds et se faire attraper par un cailloux trop pointu pour ses côtes. Le choc semble brutal, et son Trail des Aiguilles Rouges vient de s’arrêter là.
Mon porteur d’eau et paravent préféré tentera tant bien que mal de poursuivre en serrant les dents, en espérant que la douleur passe mais il n’en sera rien.

Même la magnifique vue du lever du soleil sur fond de Mont Blanc ne changera la suite de sa course. Le sourire sur les photos est déjà trop crispé…

Planpraz – 9′ d’arrêt

Tout le monde prend de se ravitailler après 3h30 de course. Guigui change de chaussettes (c’était bien la peine de passer 2h la veilles à choisir le matos…) mais les chaussettes ne sont pas magiques, et cela ne sera pas suffisant. Nos routes vont progressivement se séparer après le petit coup de cul du col du Brévent (segment strava

La descente vers la Diosaz (comme ta polaire Décath’ !) est une grosse régalade. Une grosse rigolade aussi car une jeune fille que l’on suivait depuis quelques minutes sur bon rythme (segment strava), met d’un coup le clignotant pour soulager un estomac malmené par les chocs !

Cette portion marque aussi l’entrée dans la réserve des Fiz et le passage sous le refuge de Moëde Anterne. Après la fraicheur de la nuit, le soleil fait du bien au moral et cette douce montée nous donne l’occasion avec Mag de refaire tranquillement le monde.

Bienvenue aux Ayères. Prenez l’échelle !

Je rejoins le deuxième ravitaillement des chalets d’Ayères tant bien que mal avec une ou deux roulades dans les cailloux, après 30km – 2400m de D+ et 6 heures de course (on s’est trainé en fait !)
J’étais déjà passé ici pendant le trail du tour des Fiz, mais sans m’arrêter car l’arrivée était très proche :)


Cette fois la pause est plus marquée, à base de fromage (protéines, sel) et de bananes et de barres de pâte d’amande Overstim’s proposées par l’organisation avant de repartir attaquer « le mur » (et ses échelles) qui mène au lac de Pormenaz avait été repéré lors de la préparation de la course. Il y a 400m à grimper en 1,6 km (segment strava) Là, c’était pas roulant !

Cette belle bosse, descendue en partie lors du tour des Fiz, nous fait perdre pas mal de temps et de places à force de prendre des photos, mais le jeu en vaut la chandelle. Y compris en arrivant au lac de Pormenaz.

Lac de Pormenaz

Plus qu’un 3×1000 ?

Le passage au bord du lac et surt le plateau qui suit nous donnent l’occasion de faire encore quelques images, ainsi que le point sur notre avancement.
Et là je dis à Mag qu’il ne reste que 3×1000. C’est comme à l’entrainement :)

Premier 1000 : petit plongeon sur Servoz avec -900m en 4k (segment strava) C’est plutôt roulant, je m’accroche à mon stéphanois Mag qui semble avoir mangé du Lyon. Il nous mène au dernier ravitaillement de Servoz où j’ai déjà ma dose mais où il faut relancer gentiment sur le plat qui mène au pied de la dernière montée.

Deuxième 1000 : quelle saloperie de belle bosse ! Elle passe par le col de la Forclaz (encore un segment strava avec 1100m en 5,7k pour arriver au sommet du Prarion. On mettra 2 heures. Deux heures à me trouver aussi nul qu’une limace asthmatique. Bref, j’ai détesté cette partie. Je n’avançais pas !
Cerise sur le gâteau sport, le cumul de la fatigue et de la lenteur me mettent les nerfs à vifs… Et plutôt que d’envoyer du gros, j’envoie copieusement chier Mag qui me titille les talons avec ses bâtons !

Troisième 1000 : le dernier est plus rigolo. Et surtout il passe plus vite (enfin ça dépend pour qui. 40′ pour moi, 25′ pour Vincent Viet qui dégringole un peu plus de 900m en 6,5km (segment strava encore) dont une « belle » première partie dré dans le pentu et les piste de ski. Au moins on saura pourquoi on aura des courbatures… ça déboîte !

Quand j’aime plus les descentes

Les houches. Fin du bal !

L’arrivée au bord du lac des Chavants est un soulagement. J’ai les jambes en vrac, et suis bien content d’arriver. La sunto affiche 11h19, strava calcule 9h10 en « temps de déplacement. Et comme on a pris 10′ par ravitos (x3), je crois qu’il faut arrêter de changer de chaussettes au bout de 15 bornes, de faire des photos toutes les 5′ :)

Mais ces 10′ par ravito me semble bien dépensées, avec par exemple la pause à Servoz où je remplis mes 3 flasques (la 3ième pour assurer en cas de coup de chaud, et de peur de prendre le soleil dans la montée qui sera finalement sous les arbres), me douche au robinet pour laisser la peau respirer, mange 2 bols de soupe et décroche les bâtons du sac (il me FAUT un carquois). Rien d’inutile..
Mais c’est sur les cols qu’on perd (prend !) du temps à faire des photos, admirer le mont blanc sous le soleil levant.
60 places se sont échappées entre l’index et le brévent ! Ma côte itra vacille :/

Au final le bilan de ce trail des aiguilles Rouges est mitigé. Le parcours est franchement sympa :

  • La première montée de nuit permet de s’échapper de la vallée dans le noir et d’offrir au gros du peloton un lever de soleil sur le Mont Blanc.
  • Le deuxième tronçon qui croise les Fiz est sympa, assez roulant avec une belle descente
  • La remontée vers le lac de Pormenaz n’est pas roulante, mais pas technique non plus. Tout comme l’ensemble du trail.
  • Il ne reste que la dernière bosse qui ne sert à rien à part engranger du D+ (bon ok la vue du Prarion est jolie…)

Je crois surtout que j’avais un peu sous-estimé la course et/ou ma préparation, en ayant en mémoire la Gapencimes où je m’étais promené… Mais cette fois Mag était en forme et m’a traîné dans les descentes. Et Guigui nous a surement tracté un peu fort dans la première montée si j’en crois ma courbe cardio (je l’avais vu, mais je pensais que ça passerais…)

Matériel pour ce trail

il n’y avait rien de neuf pour cette course !

  • Chaussure : Altra Lone Peak 3.5 customisée avec la semelle de protection d’une vielle paire d’Altra Superior pour augmenter la protection contre les cailloux piquants 
  • Short kalenji avec plein de poches et aucune irritation. 20€ bien investis !
  • Sac Kalenji 9/14 (mon fidèle Camelbak est un peu juste pour tout emporter aussi longtemps et surtout ne dispose par d’accroche bâtons)
  • Les indispensables manchettes et gants pour pouvoir s’adapter rapidement aux changement de températures dus à la météo, l’altitude ou l’intensité de l’effort
  • Des barres (en début de course) et des gels. Dans les flasques, de l’eau avec des électrolytes sous forme de pastilles effervescentes.
On refait la course en 3D avec relive.cc :)

Photos du trail des Aiguilles Rouges

A moins de jouer une place sur le podium, un top 10, l FAUT perdre prendre 30 secondes pour s’appliquer à faire une jolie images. Et ceci d’autant plus souvent que la course est longue, afin de ramener des souvenirs qui dureront plus longtemps que les courbatures :)
Les photos de ma course sont rassemblées dans cette galerie